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Pour suivre mes pérégrinations créatives, sources d’inspirations ou encore des métiers et des savoirs faire toujours en rapport avec les arts textiles.
Nuido – Phase 1
Quand je me suis renseignée sur le Nuido, la première spécificité qui m’a parlé c’est la notion de « Do », voie, chemin ou route en français. C’est un concept que l’on retrouve dans les arts martiaux et qui inculque une harmonie en avançant dans la pratique. J’ai été charmée par cette composante éducative, rajoutant du sens à la pratique de la broderie.
Une autre spécificité du Nuido est l’utilisation de soie, plutôt que de fils de coton DMC ou de fils à gant, une soie à 12 brins qui doit être travaillée et préparée avant d’être utilisée, mais je me suis rapidement rendue compte que c’est bien plus que ça. Cette soie, large de par ses 12 brins, est bien plus difficile à manipuler pour réaliser des motifs précis. Les mains doivent être impeccables pour l’utiliser, afin que le fil ne s’effiloche pas. C’est une nouvelle dextérité et une fermetée à laquelle il faut se former pour broder un motif et que les courbes soient respectées.



On retrouve toutes les formes de la nature avec une méthodologie spécifiques pour les broder. Les feuilles de pins que l’on brode horizontalement. Les fleurs de cerisiers et les fleurs de pruniers que l’on brode verticalement dans le sens de la tête, des bras et des jambes. Les fleurs de chrysanthèmes à broder en diagonales droites. Des spécificités que l’on retrouve également dans les motifs des kimonos dont ils sont issues.
Il y a également tout le travail de superposition spécifique à la broderie japonaise. La broderie d’un motif peut se faire avec plusieurs couches : une couche de fond, de maintient avant d’appliquer un nouveau motif sur cette même zone. Pour la dernière couche, il peut être nécessaire de reporter un motif en utilisant de la poudre de coquillage ou de positionner les points grâce à un pochoir. Lors de cette étape de superposition, on retrouve très fréquemment cette idée du motif dans le motif où on impose une courbures au fils pour créer un mouvement au sein d’un motif.
Et cette rigueur se poursuit également dans la position pour broder. La main droite doit toujours rester au-dessus du métier pour lisser la soie ou séparer les brins des fils d’or, tandis que la main gauche doit rester sous le métier pour ramener le fil vers soi.
Tout un long apprentissage, un voyage pour découvrir un patrimoine et acquérir de nombreuses techniques.
La broderie d’art au crochet de Lunéville
L’excellence, l’héritage et la préservation des techniques de broderie française sont perpétués dans les ateliers de Haute Couture. Après des années à admirer et à convoiter les broderies de la haute couture et à admirer les broderies fait dans les ateliers de broderie, cette année, j’ai pu enfin en découvrir les bases. C’est avec une ancienne petite main, Julie Barbeau, que j’ai pu découvrir et m’initier à ces pratiques avec l’outil utilisé à 95% dans les ateliers : le crochet de Lunéville. Julie m’a accompagnée pour le méticuleux et délicat apprentissage de son maniement : une main qui guide le crochet, l’autre main qui transmet le fil en rythme.


L’apprentissage a débuté par le point de chainette pour tracer des lignes horizontales, verticales, obliques, cylindriques, hyperboliques. Puis on y ajoute des perles, des paillettes sur le fond d’organza de soie tendu intensément sur le métier. Des lignes de perles et de paillettes pour apprendre le geste. Des carrés de paillettes pour apprendre les différents points : à l’anglaise, en rivière, en écaille, et leurs variantes .. Suer et se perdre dans les ondulations et les directions en apprenant le vermicelle, puis en nous attaquant au point mousse.
Puis débuter des motifs et des dessins. Découvrir le report du dessin avec un piquoir, avec exigence et minutie. Réaliser un calque, le piquer, placer le calque sur le tissu, effectuer des mouvements circulaires avec la poncette pour reporter le dessin, puis le fixer en vaporisant de l’alcool.
Pour reperdre le dessin de vue, après s’être torturée, interrogée, sur l’intensité à délivrer au détail. Comprendre que la broderie, les fils, les fournitures sont les détails et l’intensité que recevront l’oeuvre. Des petits bouts d’essais à poursuivre.
La peinture sur Soie


Découvert avec un cours sur Domestika et en réalisant un foulard, j’ai été touchée par la transparence et le côté vitrail de cette technique. J’ai eu la chance, dans une brocante de rencontrer une femme à la retraite qui s’y était spécialisée et qui faisait don de tout le stock qui lui restait.
Quelques rouleaux de pongé de soie plus tard, j’ai pu tester des formes simples, des textures et les associer à des perles brodées au crochet de Lunéville. Egalement cette technique permet de peindre un arrière plan flou, énigmatique, défini de façon grossière puis ajouter les détails avec des perles.
Dans la dernière broderie réalisée au crochet de Lunéville, j’ai également utilisée cette technique récemment pour des méduses, devant l’étendue de la zone et la superposition de plans qui était trop importante. J’espère pouvoir intégrer cette technique par la suite dans de prochaines réalisations pour les arrière plans, pour ajouter une part onirique et mystérieuse à mes compositions.


La broderie Marocaine de Fes – Tarz Al Fasi
Des années que je viens passer des vacances au Maroc, que je les observe près du service à thé, sur des oreillers, des nappes. En me mettant à la broderie c’est ma tante qui m’a parlé de la spécificité de la broderie de Fès, « Tarz al Fasi » en arabe. Une broderie géométrique, symétrique faite de petits points et dont la spécificité et la complexité réside dans sa réversibilité. En effet cette broderie est identique à l’endroit et à l’envers. La broderie qui d’habitude à une face et un envers plus ou moins laborieux a à Fès ses deux côtés de la même qualité et finesse.
Guidée par la curiosité, et aidée par une artisane marocaine j’ai pu explorer la richesse de ce patrimoine. Tout d’abord en brodant une chaîne en zigzag, en y ajoutant des Z, puis des motifs de plus en plus détaillés. Puis découvrir la structure des broderies : des centres dont partent des chemins entourés de petites et grandes mouches ainsi que de palmiers.
Des balades en médina pour trouver du canevas marocain, des cônes de fil à broder et du fil de Sabra, de la soie d’aloé vera qui remplace notre fil dmc Français. Des après-midi à reproduire des chaînes de motifs comme des petits problèmes de logique, de géométrie et de symétrie. Pour faire d’un même fil des mathématique et de la broderie.



Le Cyanotype
Ça faisait très longtemps que je souhaitais tester cette technique, très présente dans les créations actuelles et sur les réseaux sociaux. Cette technique de photographie ancienne aux reflets bleu océanique permet de reproduire des végétaux et des photographies en monochromatique.
J’espérais prendre le temps avant la fin de l’été de la réaliser. Je pensais qu’un après-midi suffirait pour faire des premiers essais, mais il est nécessaire de mélanger des poudres avec de l’eau, d’imbiber des feuilles et de les laisser sécher dans le noir avant d’y déposer la plante. Tout cela dans le noir complet, dans un appartement où il n’est pas possible d’avoir cette pénombre
J’ai pu profiter d’une canicule tardive pour imbiber et faire sécher dans une valisette du papier photosensible. Le week-end suivant, j’ai pu y déposer au soleil des fleurs sèchées, sans utiliser de plaque de verre pour caler papier et fleurs ni faire d’essai préalable sur un témoin pour affiner la teinte voulue. Ce qui m’a plus justement, ce sont toutes les imperfections, les coups de pinceau, l’irrégularité de la face bleu.
C’était donc un processus de préparation long et chronophage, avec la joie enfantine de développer des photos comme à l’époque dans une chambre noire et un résultat qui en vaut la peine. Tentant de me diriger vers de l’abstraction, une technique partant du réalisme et de la reproduction photographique du matériel et naturel me semblais pourtant éloignée, mais elle sera à travailler et surement à incorporer dans des créations.


Le matériel pour débuter la broderie d’art
Pour commencer la broderie d’art, le matériel devient professionnel. C’est en me renseignant et à travers des stages que j’ai pu commencer à le découvrir. Je voulais lister sans faire de liste les différents éléments utiles pour débuter en broderie d’art mais je ne vais pas pouvoir échapper à la liste…
Le premier élément est un métier à broder. Il y en existe des anciens, des récents, de toutes tailles. Vous pouvez même le faire fabriquer sur mesure par un menuisier. Tout dépend de la taille de ce que vous souhaiter broder, il n’y a pas besoin dés le début d’un grand métier comme ce que l’on peut trouver chez Ecolaine ou Broderie Plaisir. Un métier à tapisser ou un grand tambour à quilter peut suffire. Vous pouvez ensuite le fixer à une table à l’aide d’une pince de serrage ou utiliser des trépieds.
En ce qui concerne le tissu, il est nécessaire d’utiliser un tissu rigide puisqu’il sera tendu. Tout type de tissu peut convenir, mais il est préférable de débuter avec de l’organza de soie : elle est transparente et vous permettra de voir les mouvements de la main sous le métier. Malheureusement les merceries classiques n’en vendent pas et il vous faudra en acquérir en ligne.
Pour fixer le le tissu sur le métier, il vous faut également des tirettes (des bandes de cotons suffiront), un fil perlé épais, une aiguille à repriser et des épingles. De nombreuses vidéos sont disponibles sur YouTube pour comprendre comment monter le métier à broder, par exemple avec le Studio Eyral.


L’outil essentiel de la brodeuse d’art est le crochet de Lunéville (également nommé crochet de Beauvais) ou un Aari, un crochet Indien. Il est préférable de débuter avec une aiguille 80 : elle est rigide et convient bien au fil à gant pour débuter. Ce fil est à la fois fin ,robuste et s’effiloche peu. Par la suite pour broder du fil plus épais tel que de la rayonne il est préférable de passer à une aiguille de 110. Pour un fil très fin de type machine à coudre le crochet de taille 70 est préconisé mais il est plus difficile à utiliser du fait de sa souplesse.
Pour les fournitures, il y a des perles et paillettes que l’on trouve enfilées sur fil sur les sites de Broderie Plaisir ou Paillette & Broderie dans une large gamme de couleurs.
Enfin, maintenant que le métier est monté, que vous avez pu vous entrainez aux points de base et que vous souhaiter réaliser vos premiers motifs, vous pouvez utiliser deux techniques pour dessiner. Le premier est le stylo friction pour reporter des motifs simples. La seconde est la technique utilisée dans les ateliers : utilisez du calque pour reporter votre motif, piquer le dessin avec un piquoir, placez le calque sur votre tissu, recouvrez votre poncette de poudre, et faites pénétrer la poudre entre les trous du piquoir avec des mouvements circulaires. Pour fixer la poudre on vaporise de l’alcool.
En complément il existe également des spinners manuels pour enfiler les perles sur des fils avec une grande aiguille, ainsi que des ciseaux à bout rond pour découper l’organza en réalisant des incrustations. Egalement pour prendre soin de ses yeux vous pouvez faire réaliser des lunettes de bijoutier chez votre opticien et ne pas oublier de bien éclairer la zone à broder !
Les livres de broderie d’art
Ayant appris la broderie à l’aiguille de façon autodidacte j’ai souhaité poursuivre l’apprentissage de la broderie d’art grâce à quelques ouvrages qui permettent d’avoir une première approche des techniques.


Le premier livre que j’ai pu acquérir est celui de l’école Lesage. J’ai beaucoup aimé l’introduction axée sur les ateliers de brodeuses et la sélection de broderies d’archives. C’est un très beau livre centré sur la confection d’accessoires en broderie à l’aiguille et au crochet avec beaucoup de détails sur les fournitures ! J’ai notamment pu y comprendre comment monter grossièrement le métier et réaliser le point de chainette : le point de base au crochet pour réaliser des lignes et accrocher des fournitures. Cependant, malgré l’explication des points de démarrage et de fermeture, les dessins n’était pas suffisant pour les appréhender. De plus, les ouvrages proposés dans le livre sont très grands et ambitieux pour un débutant. La présentation des points à l’aiguille est très riche, on y trouve même la réalisation du point d’écaille avec les paillettes, mais pour les points au crochet, les explications sont très sommaires et peu de descriptions permettent de bien comprendre comment appliquer les fournitures sur l’endroit du tissu. Ce livre reste un très bel ouvrage pour découvrir les techniques de broderie dans les ateliers.


J’ai pu pratiquer davantage avec les livres de Kyoto Sugira. De très beaux ouvrages où l’artiste brodeuse nous présente de nombreux motifs pour pratiquer tout en découvrant sa vision créative de la broderie. La présentation du matériel et des fournitures est bien plus fournie que pour le livre de la Maison Lesage, mais là encore, peu d’indications pour apprendre à tendre le fil de fourniture sur l’endroit du tissu.
Le premier volume concerne la broderie de perles. Les techniques et les motifs proposés sont très nombreux. Pour ma part j’ai utilisé ses motifs en brodant à l’indienne : en brodant sur l’endroit les motifs et en plaçant les fournitures sur le crochet. La variété des propositions de l’ouvrage m’a permis de beaucoup progresser au point de chaînette et de découvrir une très grande palette de création en volume à l’aide de perles.
Le second volume concerne les paillettes. C’est un très bon complément au premier volume avec la présentation du vermicelle, du point riche et de quelques techniques de pose de paillettes. Cependant, là encore, je n’ai pas trouvé d’indications pour les points de départ et de fermeture ou pour accompagner les fournitures sur l’endroit du tissu. Les motifs proposés sont une grande source d’inspiration et propose l’utilisation d’une multitude de forme de paillettes. Enfin les propositions permettent de mieux comprendre l’utilisation des paillettes pour remplir des formes et des courbes, une grande source d’apprentissage pour apprendre à composer ses propres motifs.
Trois très beaux livres, en japonais car c’est là bas qu’ils sont pliés avant de paraître en France et de grande source d’inspiration. Cependant, ils ne remplacent pas l’apprentissage de main à main avec une artisane brodeuse.
Brodeuse vagabonde
Avec les beaux jours, l’envie se fait de broder en voyageant et de ralentir le temps avec les transports lents. Mais je ne m’y retrouvais plus entre les poches, les pochons et les pochettes : les fils se mélangeait, et je n’arrivais plus à m’y retrouver entre les perles, les paillettes et les canetilles. Après plusieurs voyages en train où je m’étalais, je n’avais plus le confort de mon atelier je brodais à moitié et finissait par ranger le matériel. Par la suite vinrent les voyages en car et le besoin encore plus accru de broder, il me fallait un atelier portatif !
Remplacer l’écran de l’ordinateur ou de la tablette par le tambour de la broderie, les touches du clavier par des touches de couleur et le pad par du velours, des perles et du canetille. L’écran n’est plus tactile mais on peut y planter des aiguilles et faire jaillir des formes, des mots, des lettres, des souvenirs et des rêveries. Pour s’étaler dans les transports, il est possible de ranger les câbles et les fils superflus, trop court dans la pochette sous le coussin pour accrocher les aiguilles. La version 1.0 possède également une pochette sous le clavier pour ranger son matériel en plus : feuilles, crayons, touches de couleurs, perles à facettes.


Expérimenter la couture
Entre les fibres, à la croisé des tissus, les fils apparient les étoffes. Sa pédale qui commande le marteau : l’aiguille tisseuse de liens entre les textiles. Les épingles comme guides pour sculpter. Le patron comme guide à la découpe. Et cette question du comment définir cette surface plane qui permettra de définir l’ouvrage de façon technique, méthodique et rigoureuse. Cette machine qui m’a longtemps fait peur en observant ma mère qui avec la vitesse d’exécution se blessait avec l’aiguille.

Plusieurs projets m’ont poussé à découvrir la couture. J’avais le sentiment qu’il manquait à mes broderies un apprentissage pour me dépouiller du tambour et réaliser des pièces avec une face, un pile, un profil, une lattéralité, un côté, des crêtes, des rebords et des vallées. Afin de sculpter dans le tissu des broderies en volumes de perles, de canailles et de jaseront. Je trouverais c’est réponses dans la broderie d’or avec des inspirations tels que Sub Marina ou That Embroidery Girl.
Mais d’autres idées de ponts entre ces deux techniques sont venues, cette machine bruyante longtemps évitée devait être maîtrisée ! C’est à Tissu Myrtille avec Solène dans le centre ville de Nantes que j’ai donc pu suivre des ateliers pour découvrir ou du moins appréhender les bases des techniques de la couture et son vocabulaire : endroit sur endroit, le droit fil, les marges, les raccords, la canette, le dessin à la craie. Un sac en velours, des coussins en canevas et dentelle, une pochette pour mon métier à broder et pourquoi pas des robes pour accueillir les saisons.. Des bases acquises, mais peut-être d’autres idées à la croisée des techniques.
Séchage de fleurs au micro-onde
Avec l’arrivée du printemps, la nature se réveille et l’envie de garder ses moments toute l’année. Voir une fleur et l’envie de la conserver pour les mois d’hiver.
D’une année à l’autre, avoir pu, au gré des balades, repérer où poussent les coquelicots, les passiflores, les iris bleus ou les glycines, et attendre patiemment de les voir fleurir. Repérer les zones abritées dans les parcs pour discrètement récupérer de nombreuses variétés de camélias. Repérer les fleurs exotiques, et puis se sentir coupable, alors ce jardin de fleurs, il sera chez moi. Récupérer des graines, des tas de graines et les semer dans des tas de petits pots, à les faire déborder de pétales. Commencer à chercher des variétés atypiques : les tulipes Estella Rijnveld dénichées au musée de la Tulipe d’Amsterdam.


Une fois le bourgeon éclot, se laisser le temps de la contempler, de s’imprégner de ses nuances et de ses formes aux différents instants de la journée, puis la cueillir pour la faire sécher. Après de nombreux essais de séchage : entre les pages d’un livre, en les suspendant aux quatre coins de l’appartement. Patiemment impatiente, cueilleuse de fleurs amatrice, je me suis vite rendu compte que les solutions les plus poétiques n’étaient pas les plus adaptées pour mon utilisation, je me tournis donc vers le sèche fleurs micro-ondable.


Deux plaques d’argile et deux feuilles de feutre à resserer avec des élastiques pour 2 minutes de cuisson au micro-ondes. Mais un outil pratique qui permet de retourner cueillir la fleur si le séchage précédent est dissonant. Un compagnon de voyage pour explorer des jardins botaniques, des forêts, des parcs lors d’escapades et ramener précieusement une fleur de flamboyant dans ses valises.