L’excellence, l’héritage et la préservation des techniques de broderie française sont perpétués dans les ateliers de Haute Couture. Après des années à admirer et à convoiter les broderies de la haute couture et à admirer les broderies fait dans les ateliers de broderie, cette année, j’ai pu enfin en découvrir les bases. C’est avec une ancienne petite main, Julie Barbeau, que j’ai pu découvrir et m’initier à ces pratiques avec l’outil utilisé à 95% dans les ateliers : le crochet de Lunéville. Julie m’a accompagnée pour le méticuleux et délicat apprentissage de son maniement : une main qui guide le crochet, l’autre main qui transmet le fil en rythme.

L’apprentissage a débuté par le point de chainette pour tracer des lignes horizontales, verticales, obliques, cylindriques, hyperboliques. Puis on y ajoute des perles, des paillettes sur le fond d’organza de soie tendu intensément sur le métier. Des lignes de perles et de paillettes pour apprendre le geste. Des carrés de paillettes pour apprendre les différents points : à l’anglaise, en rivière, en écaille, et leurs variantes .. Suer et se perdre dans les ondulations et les directions en apprenant le vermicelle, puis en nous attaquant au point mousse.

Puis débuter des motifs et des dessins. Découvrir le report du dessin avec un piquoir, avec exigence et minutie.  Réaliser un calque, le piquer, placer le calque sur le tissu, effectuer des mouvements circulaires avec la poncette pour reporter le dessin, puis le fixer en vaporisant de l’alcool.

Pour reperdre le dessin de vue, après s’être torturée, interrogée, sur l’intensité à délivrer au détail. Comprendre que la broderie, les fils, les fournitures sont les détails et l’intensité que recevront l’oeuvre. Des petits bouts d’essais à poursuivre.