Quand je me suis renseignée sur le Nuido, la première spécificité qui m’a parlé c’est la notion de « Do », voie, chemin ou route en français. C’est un concept que l’on retrouve dans les arts martiaux et qui inculque une harmonie en avançant dans la pratique. J’ai été charmée par cette composante éducative, rajoutant du sens à la pratique de la broderie. 

Une autre spécificité du Nuido est l’utilisation de soie, plutôt que de fils de coton DMC ou de fils à gant, une soie à 12 brins qui doit être travaillée et préparée avant d’être utilisée, mais je me suis rapidement rendue compte que c’est bien plus que ça. Cette soie, large de par ses 12 brins, est bien plus difficile à manipuler pour réaliser des motifs précis. Les mains doivent être impeccables pour l’utiliser, afin que le fil ne s’effiloche pas. C’est une nouvelle dextérité et une fermetée à laquelle il faut se former pour broder un motif et que les courbes soient respectées.

On retrouve toutes les formes de la nature avec une méthodologie spécifiques pour les broder. Les feuilles de pins que l’on brode horizontalement. Les fleurs de cerisiers et les fleurs de pruniers que l’on brode verticalement dans le sens de la tête, des bras et des jambes. Les fleurs de chrysanthèmes à broder en diagonales droites. Des spécificités que l’on retrouve également dans les motifs des kimonos dont ils sont issues.

Il y a également tout le travail de superposition spécifique à la broderie japonaise. La broderie d’un motif peut se faire avec plusieurs couches : une couche de fond, de maintient avant d’appliquer un nouveau motif sur cette même zone. Pour la dernière couche, il peut être nécessaire de reporter un motif en utilisant de la poudre de coquillage ou de positionner les points grâce à un pochoir. Lors de cette étape de superposition, on retrouve très fréquemment cette idée du motif dans le motif où on impose une courbures au fils pour créer un mouvement au sein d’un motif.

Et cette rigueur se poursuit également dans la position pour broder. La main droite doit toujours rester au-dessus du métier pour lisser la soie ou séparer les brins des fils d’or, tandis que la main gauche doit rester sous le métier pour ramener le fil vers soi.

Tout un long apprentissage, un voyage pour découvrir un patrimoine et acquérir de nombreuses techniques.