A l’approche de l’automne puis au début du printemps j’ai eu la chance de me rendre dans l’atelier de Mélissa Pasquiet grâce au site Wecandoo pour y découvrir son artisanat : la plumasserie ou l’art et les techniques pour magnifier la plume.
La plumasserie est un art millénaire consistant à travailler avec des plumes d’oiseaux pour créer des objets de décoration ou des accessoires. Cette pratique était très populaire au XVIIIe et XIXe siècle, notamment dans les milieux aristocratiques. Les plumes étaient utilisées pour décorer des chapeaux, des éventails, des bijoux et des vêtements. Aujourd’hui, la plumasserie est encore pratiquée par quelques artisans passionnés, qui perpétuent cette tradition. Mélissa nous a accueillit dans son atelier « le mur habité » à Rennes où nous avons pu découvrir entre ses ouvrages sur les oiseaux ses créations : des fleurs de plumes, des abats-jours, des guirlandes et de nombreux kakémono.

Pour le premier atelier, nous avons d’abord débuté par le choix ardu des plumes, décision longue et flottante tellement le choix chromatique était étendu. Nous avons ensuite découvert le vocabulaire anatomique : le culot, le duvet, les barbes , les barbules, les plumes en coquilles, les panpilles ; pour trier et sélectionner avec attention les plumes adaptées à la réalisations de nos broches. Après avoir sélectionné les plus belles plumes, à nous en colorer le nez, nous avons pu les transformer en les coupant, déplumant avec les gestes que Mélissa nous a transmis avec passion : les mouvements du poignet, les rotations d’une main par rapport à l’autre à l’aide d’une pince fourreur, pour voir apparaître nos créations à partir des différentes pièces colorées.


Le second atelier nous a permis d’approfondir les techniques avec, par exemple, le passage à la vapeur à l’aide d’une petite passoire et d’un steamer pour défroisser les plumes délicatement sans les tremper. Nous avons ensuite coupé et disposé les plumes de faisans de colchide en quinconce en tentant d’être carrés et de respecter des distances et des écarts entre les centres des plumes ou en nous centrant sur l’harmonie globale pour réaliser un flou. Mélissa a pu nous expliquer que le résultat final est très différent d’une personne à l’autre, certains doués pour le flou, d’autres plus pour le carré, à l’image des artisans qui pour certains n’arrivent q’à l’un ou l’autre. D’ailleurs, pour cette raison, lors de la confection de grands ouvrages en haute couture, les mains tournent, pour que l’ensemble soit homogène.
Il ne reste presque plus de plumassier en France, une cinquantaine exercent aujourd’hui. Un CAP de deux ans permet de s’y spécialiser, mais c’est avec une dizaine d’années de pratique que les techniques sont maîtrisées. Des techniques commencent à se perdrent, puisqu’elles sont peu utilisées dans la haute couture et de nouvelles apparaissent avec par exemple l’utilisation de la machine à coudre pour incorporer les plumes avec du fil.
Deux jolis stages, des techniques précieuses à incorporer certainement dans de futurs créations 🙂
